top of page

Les Racines

 

La musique noire américaine a des racines plongées tout à la fois dans les traditions africaines et européennes, ce qui fait sa profonde originalité.

 

A peine arrachés à leur terre, sur les navires des négriers, les captifs chantent, et en eux subsiste le souvenir de cette Afrique riche de ses coutumes et de ses traditions qui associe intimement le chant à toutes les circonstances de la vie : naissances, deuils, jeux, prières, travaux, guerre et amour…

 

L’arrivée des premiers esclaves africains sur le continent américain a lieu dès 1619. Victimes du déracinement de leur terre d’origine, ils vont transporter leur histoire au travers de leur musique et de leurs chants. Ils organisent de grands regroupements auxquels se joignent également des blancs : les « camp meetings », au cours desquels ils vont chanter et danser. L’apprentissage des chants se fait par répétition : le chef de chant énonce une phrase que reprend l’assemblée. C’est ce que l’on appelle le « lining out » puis plus tard le « call and response » (appel et réponse). C’est ainsi que naît au XVIIIème Siècle le Negro-spiritual.

Les Negro Spirituals & Le Gospel

 

Le Negro-Spiritual

 

Ce chant symbolise depuis toujours la voix et l’histoire d’un peuple opprimé dont la musique était le seul exutoire. De nombreux chants font allusion à l’arrivée des ancêtres sur le sol américain. Cette pratique du chant en chœur va se développer principalement dans les milieux ruraux, et s’exprimer principalement pendant les travaux des champs (importance du rythme, lenteur, absence d’orchestration…) et aussi pendant les cultes dans les églises protestantes principalement (pentecôtistes, sanctifiées).


Les textes sont essentiellement inspirés de l’ancien testament de la Bible. La libération du peuple hébreu prisonnier en Egypte en quête de la Terre Promise résonnait puissamment chez ces esclaves. Les Negro-Spirituals sont avant tout des chants d’espoir. Dans le Negro-Spiritual c’est le « nous » (le peuple) qui le plus souvent s’exprime. En 1872 les Fisk Jubilee Singers vont populariser cette musique auprès du public blanc en en donnant une interprétation « savante » et « européanisée ».

 

Il y a environ 600 negros-spirituals.

 

La « Gospel Music »

 

Cet engouement pour le negro-spiritual va faire évoluer cette musique et donner naissance au Gospel, chant qui se différencie notamment par ses textes qui s’inspirent à présent du nouveau Testament. C’est maintenant le croyant (mais également le pécheur) face à son Seigneur qui s’exprime. Les chorales font place aux groupes vocaux. Le chant devient plus rythmé et un accompagnement instrumental est généralement ajouté. Les instruments traditionnels de la musique Gospel sont le piano, l'orgue Hammond, la guitare, la basse et la batterie.

  

Le pasteur Charles-Albert Tindley est considéré comme le « père » de Gospel song. Il a écrit des dizaines de morceaux dont « I’ll overcome someday », transformé sous l’impulsion de Pete Seeger il deviendra l’hymne de la marche pour les Droits civiques de Marthin Luther King en 1960 sous le titre de « We Shall Overcome ». Le plus célèbre qu’il a écrit s’intitule « Precious Lord, Take my hand ».

 

A l’esclavage va succéder le racisme et la ségrégation. Mais la culture noire se développe aux Etats-Unis, notamment au travers de la musique. Au cours du XXe siècle, Gospel et Spiritual donnent naissance au Blues, au Jazz, au Rhythm and Blues, à la Soul Music. En retour, le Gospel s’enrichit de ces styles pour incorporer ses rythmes et ses façons de chanter (« talkin’ », « shoutin’ » , onomatopées, claquements de mains…).

 

Les chanteurs ou chanteuses de gospels, comme Mahalia Jackson auront de plus en plus de succès. Et Aretha Franklin donnera au Gospel une notoriété sans précédent en classant un album gospel dans le top ten du billboard US.

bottom of page